Malcolm Gladwell - David and GoliathCe matin, une vieille connaissance m’envoie un lien vers une critique au titre assez provocateur Should we stop believing Malcolm Gladwell? du dernier livre du collaborateur du New Yorker, David and Goliath.

L’article publié par le Knight Science Journalism Tracker du MIT est bien écrit et bien documenté. Il souligne le fait que plusieurs des exemples évoqués par Gladwell dans son dernier livre ne correspondent pas à des expériences scientifiques. Les conclusions tirées n’ont donc aucune valeur scientifique. L’auteur de l’article, Paul Raeburn, reproche à Gladwell de ne pas préciser les paramètres des “expériences” présentées. Il conclu qu’en tordant la réalité, il trompe le lecteur. Ce qui est intéressant dans l’article, c’est que son auteur reconnaît à Gladwell un talent certain pour le storytelling, cette capacité de raconter une histoire et de la rendre captivante. Si vous avez lu The tipping point, Blink ou Outliers, vous savez exactement de quoi je parle.

Ce que je retiens de l’article, c’est que collecter des données, faire des analyses, émettre des hypothèses et établir une théorie en appliquant une démarche scientifique rigoureuse ne suffit pas à convaincre. Ce qui est important c’est le storytelling. On peut penser qu’après 200 000 ans d’évolution, l’homme est devenu raisonnable et peut être convaincu logiquement par les faits.  Mais il n’en est rien! Nous sommes encore comme cet homo sapiens assis autour du feu qui écoute le vieux sage du clan et qui est fasciné et émerveillé par le pouvoir évocateur d’une belle histoire.

Les gens qui critiquent Malcom Gladwell devraient s’inspirer de son talent de conteur et présenter les résultats de leurs recherches en utilisant les mêmes techniques. Ne serait-ce que pour apprendre à maîtriser l’art du storytelling, il faut continuer à lire Gladwell. Never let a bad story gets in the way of good data.